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Profonde mutation de l'agriculture dans le Sud en 2021
Agriculture désert Algérie - Ph : DR

Les grandes cultures se développent bien dans le sud-algérien

L’Algérie accompagne financièrement les agriculteurs du Sud du pays dans la production de céréales.

Dans le sud de l’Algérie, la récolte a débuté fin avril. Dans cette partie du pays, la superficie de blé utilisant l’irrigation par pivot est en augmentation. C’est une grande culture subventionnée, et une attraction pour beaucoup d’entrepreneurs. La récolte actuelle est encourageante.

Augmentation des terres dédiées aux céréales dans le sud algérien

Tenant à la main des épis de maïs particulièrement soignés, dans une plantation de blé à Adrar, le soixantenaire Mostafa Morsli déclare : « Vous voyez la taille de ces épis de maïs (…) C’est une terre agricole fertile, et on peut moissonner deux fois plus. ». Cet entrepreneur comblé, avec un chapeau sur la tête, se confiait ainsi à la chaîne Entv.

Heureux, il s’exclame :  « Dieu merci, c’est une bonne année, et la température est douce. Nous sommes sur nos terres, avec de grandes surfaces, de l’eau et on récolte très tôt au sud ».

Le trentenaire Youcef Morsli, quant à lui, met l’accent sur le soutien des institutions publiques. Un soutien qui leur permet de prévoir cette année une récolte d’environ 60 quintaux, soit une augmentation d’environ 30 % par rapport à l’année dernière. « L’Etat nous a accordé des terres et, petit-à-petit, nous avons développé leurs potentiels », déclare-t-il.

Tout en étant reconnaissant, un investisseur de Timimoun avoue le soutien remarquable des autorités algériennes, qui lui a permis d’exploiter 200 hectares de blé. Aussi, dit-il, les cultivateurs de Timimoun répondent présent en produisant.  « L’État t’accompagne financièrement, que tu fasses un forage, ou que tu mettes en place un pivot, ou que tu achètes de l’intrant », témoigne l’investisseur, qui ajoute à son témoignage le réseau électrique que l’Etat leur a installé pour alimenter leurs générateurs, en lieu et place du mazout qu’ils utilisaient avant.

Cette année, la récolte sera meilleure, par rapport à celle de l’an dernier, qui avait déjà atteint 65 quintaux/ha.

Pour confirmer que la connexion entre la ferme et le réseau électrique s’est améliorée, Kaci Tobal, qui cultive 500 hectares de blé et d’orge dit : « Nous n’étions pas connectés au réseau électrique, mais maintenant nous avons l’électricité, comme l’a ordonné le président Tebboune ».

Un autre témoignage, celui de Mohamed Maaskri, qui déclare que les agriculteurs ont chacun 6 pivots de 30 hectares. Il croit que cette année, la récolte sera meilleure, par rapport à celle de l’an dernier, qui avait déjà atteint 65 quintaux/ha.

L’enthousiasme de ces agriculteurs montre le grand zèle qu’ils ont pour la culture céréalière dans le sud de l’Algérie. Alors, pour saluer cet engouement, l’Etat subventionne les intrants des agriculteurs. Si bien que l’investisseur peut déclarer : « Nous formulons nos demandes. Ils nous donnent des engrais, des semences et des moissonneus.».

A Gassi Touil, la superficie est passée de 900 hectares l’an dernier à 1 300 hectares, selon Hassi Messaoud, directeur des services agricoles de Hassi Messaoud.

En outre, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) veut installer trois autres entrepôts, pour permettre aux transporteurs des céréales de parcourir moins de distance.

Pouvons-nous faire du long terme avec la culture des céréales dans le désert ?

Vous vous demandez peut-être à quel point cette production est durable au milieu désertique. L’enjeu concerne la nappe phréatique compte tenu des pompages à grande échelle. Des études montrent que le renouvellement naturel de l’aquifère du Sahara n’est qu’à 40 % du prélèvement actuel. Cette poussée d’eau naturelle, l’artésianisme, a déjà disparu en plusieurs endroits.

Il existe un risque d’endommagement du sol par le sel. L’eau contient 2 à 8 grammes de sel par litre. Ce sel s’accumule à chaque campagne d’irrigation, comme en témoigne la blancheur du sol. À moins qu’il ne pleuve, ce sel ne peut pas être excrété et s’accumule. Dans les cas extrêmes, après 5 ans, il sera impossible de cultiver et les agriculteurs devront changer leurs pivots.

La consommation d’énergie est importante, avec les pompes, ou en alimentant des cônes, ou encore en transportant des centaines de kilomètres d’engrais. L’engrais n’est pas retenu dans un sol sablonneux et est donc appliqué à fortes doses.

Finalement, on se retrouve avec des subventions élevées. Un système d’irrigation qui bénéficie de la moitié de la facture d’électricité en est un exemple.

C’est difficile de faire face à un tel problème. Alors, comme pour l’agriculture oasienne, les compétences locales doivent être mobilisées pour faire de l’agriculture saharienne un projet durable.

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