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Photo : Pixabay

L’agriculture algérienne doit se préparer à une sécheresse systémique

Algérie : Le défi de l’eau persiste, les agriculteurs en proie à l’inquiétude

Après une année marquée par la sécheresse, l’Algérie se trouve à nouveau confrontée à un manque de pluie persistant. Les agriculteurs, déjà éprouvés par les conditions météorologiques difficiles, craignent une deuxième année consécutive de sécheresse. Le présentateur météo, Cheikh Ferhat, a récemment exposé la situation sur Echorouk News, soulignant les pressions atmosphériques élevées dues à l’anticyclone des Açores, qui continue de sévir sur la péninsule Ibérique et le Maghreb.

L’anticyclone dévie les dépressions porteuses de pluies vers le nord de l’Europe, créant ainsi un déficit pluviométrique en Algérie. Cette situation engendre non seulement des préoccupations pour les cultures, mais elle est également responsable de violentes tempêtes en Europe et d’inondations dans le nord de la France. L’espoir réside dans le déplacement possible de l’anticyclone dans les prochains jours, selon les prévisions météorologiques, mais aucune pluie n’est attendue en Algérie avant vendredi prochain.

La sécheresse a déjà entraîné un retard dramatique dans les semis de blé en Algérie. À la Coopérative de céréales et de légumes secs de Berrouaghia, les semoirs restent inutilisés, alors qu’ils devraient être dans les champs à cette période de l’année. Les agriculteurs sont invités à louer ces équipements à des tarifs plus abordables. Certains, comme Sellami Zerouk à Sidi Naamane, expriment leur inquiétude, rappelant qu’ils n’ont rien récolté l’année précédente malgré leurs efforts.

La situation est particulièrement critique dans des régions comme El Tarf, habituellement bien arrosée. Les agriculteurs témoignent de leur anxiété face à l’absence de pluie, soulignant que la saison des labours et des semis aurait déjà dû commencer en novembre. Certains utilisent des méthodes traditionnelles, comme disposer des pierres sur les charrues pour pénétrer dans le sol sec, mais la menace de catastrophes agricoles plane si la pluie ne vient pas dans les 15 jours à venir.

Face à ces défis climatiques, les agriculteurs algériens sont confrontés à la nécessité d’adopter de nouvelles pratiques agricoles. Traditionnellement ingénieux dans l’utilisation de l’eau, certains demandent des forages pour pallier le manque de pluie. Cependant, la raréfaction de l’eau, accentuée par le changement climatique, rend impératif le développement de techniques modernes, telles que celles observées en Inde ou au Sahel, axées sur la collecte des eaux de pluie et la recharge des nappes souterraines.

L’aggravation de la sécheresse en Algérie soulève des questions cruciales sur la gestion de l’eau et exige des ajustements rapides dans les pratiques agricoles. Les autorités sont appelées à répondre aux demandes des agriculteurs en matière de forages et à encourager l’adoption de nouvelles méthodes pour faire face à l’irrégularité climatique croissante. La formation des agriculteurs et la collaboration entre les usagers et les pouvoirs publics seront essentielles pour surmonter ces défis, tout en soulignant l’importance de valoriser l’eau comme un élément fondamental de la vie. La situation actuelle en Algérie reflète le dilemme mondial autour de la gestion de l’eau face aux changements climatiques.

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